La Chine, l’Inde, le Japon et les pays avoisinants ont produit au travers des siècles des pièces d’art d’un intérêt exceptionnel. Mais, si le marché de l’art asiatique regorge actuellement de trésors et de curiosités, il est nécessaire pour les collectionneurs de s’informer avant de s’y aventurer.
Auprès des antiquaires
Si vous avez l’âme baladeuse, ne vous refusez pas ce plaisir : allez visiter les antiquaires spécialisés. Souvent passionnés d’antiquités et d’Œuvres d’art asiatiques, ils sauront vous exposer avec grand plaisir leurs collections. Ils sont souvent dotés d’une solide expérience et, en vous montrant le détail d’une de leurs estampes japonaises, d’une sculpture en bronze ou d’une statuette en ivoire de l’époque Ming, souvent invisibles pour l’œil profane.
Les objets les plus rares se visitent, bien sûr, sur rendez-vous.
Auprès des musées
Continuez votre ballade, et allez au musée ! En la matière, la France est particulièrement riche, avec trois musées d’exception dans la capitale, et certains très sérieux en province. Le musée Guimet, du nom de son fondateur, est situé place d’Iéna à Paris, à deux pas du Trocadéro et de la Tour Eiffel. Il présente un panorama particulièrement riche des Arts décoratifs provenant de tout le continent asiatique. Une annexe, située dans un ancien hôtel particulier, présente un ensemble de 250 œuvres japonaises, ainsi que des œuvres chinoises : c’est le Panthéon bouddhique, qui se trouve 19, avenue d’Iéna à Paris.
Le musée d’Ennery, situé lui-aussi dans le 16ème arrondissement de Paris, au 59 de l’avenue Foch, présente une exceptionnelle collection d’objets d’art d’extrême orient, recueillie par ses fondateurs, Adolphe Philippe d’Ennery (1811-1899) et son épouse, au XIXème siècle. La collection est restée telle quelle, c’est un voyage dans le temps.
Paris est également riche des collections du Musée Cernuschi, au numéro 7 de l’Avenue Velasquez, dans le 8ème arrondissement. Ce musée présente notamment, entre autres trésors, un grand Bodhisattva debout en bronze doré, qui date du début du XVème siècle, et le récipient chinois en bronze fondu surnommé « la tigresse », qui semble vouloir croquer un enfant. Il date du début du XIIème siècle et servait à recueillir les boissons fermentées.
Il est possible de parcourir une partie des collections des musées de la capitale, directement en ligne, sur internet. En cas de manque de temps ou de trop longues distances, la visite virtuelle est une idée pour avoir un premier aperçu de ce que peut offrir le monde des arts asiatiques. Cela ne remplace certes pas une visite réelle, mais cela permet aussi de commencer à se documenter sur telle ou telle œuvre, avant de pouvoir l’approcher.
Le musée des arts d’Asie de San Francisco, au 200 Larkin Street, dans le quartier du Civic Center, abrite sans doute la plus vaste collection au monde. Elle fut patiemment regroupée par le millionnaire Avery Brundage, disparu en 1975.
Exceptionnellement riche de collections chinoises, le musée national du Palais de Taipei, à Taïwan, a notamment recueilli les objets d’art du palais impérial de la Cité interdite de Pékin. Immense, il est composé de plusieurs bâtiments, de jardins, d’une bibliothèque, d’une librairie…c’est un voyage à lui tout seul.
Notons aussi la présence du musée d’art asiatique de la ville de Toulon, inauguré en 2001 et situé dans la villa Jules Verne au 169, Littoral Frédéric Mistral, et celle du Musée des Arts asiatiques de Nice au 405, Promenade des Anglais Arenas. Inauguré en 1998, ce-dernier offre une très belle sélection de pièces d’art asiatique, qu’il s’agisse d’art tribal ou populaire, d’art sacré, d’arts décoratifs et même d’art contemporain.
Des pièces en provenance de Chine, du Japon, d’Inde, mais aussi de nombreux pays avoisinants comme le Cambodge, le Vietnam, le Laos, la Thaïlande, le Tibet, la Birmanie, l’Indonésie et la Malaisie, sont présentées. A noter, dans le musée de Nice un Pavillon des thés propose, tous les dimanches, des ateliers pour s’initier à la cérémonie du thé, selon la culture chinoise ou selon la culture japonaise.
Grâce à la lecture
Vous pouvez aussi vous initier à l’art asiatique grâce aux livres. La littérature en la matière est précise, pointue, elle a depuis longtemps été explorée par des universitaires éminents et des Commissaire-priseur de confiance, vous êtes entre de bonnes mains ! L’Encyclopédie de la peinture chinoise, de Ralph H. Petrucci, paru en 2004, reste une référence. Plus accessible, et proposé par l’Editeur Paris-Musées en 2009, l’ouvrage Six siècle de peintures chinoises, est un très bon collectif qui présente des œuvres restaurées du musée Cernuschi.
De nombreux livres, et notamment ceux de la spécialiste Christine Shimizu, traitent de la porcelaine japonaise. Plus généraliste, L’art de l’Asie du Sud-Est, paru en 1994, est le fruit d’un travail d’études entre plusieurs auteurs, dont Maud Girard-Geslan. C’est une approche sérieuse d’un panorama immense. Il ne vous reste plus qu’à choisir votre ouvrage.
Auprès d’entreprises spécialisées
C’est moins connu, mais il est également possible, de se former à l’art asiatique auprès d’une entreprise spécialisée. Et c’est très efficace. Ces sociétés, dont le métier est de faciliter et de sécuriser les achats et les ventes sur le marché de l’art, sont notamment spécialistes pour estimer les Objets d’art revenant à leur domaine de compétence.
Alors, pour se former dans le monde de l’art asiatique, rien de tel que de prendre conseil auprès d’une société spécialisée. En examinant avec ses experts une pièce d’art, qu’il s’agisse d’une peinture chinoise, d’une divinité Bouddhiste en bronze, d’un tangka représentant Bouddha, d’une humble pièce de terre cuite ou des armes d’un samouraï, vous deviendrez un observateur pointu des pièces que vous pourrez approcher. Les connaissances en art asiatique de ces entreprises sont vastes et mâtinées d’expérience, leurs estimations sont précises et elles savent évidemment reconnaître les faux, et les défauts.
Ces sociétés savent notamment déterminer la provenance précise d’un objet, et son âge, alors si vous pensez en posséder un, l’examen de cette pièce sera pour vous un premier pas dans le monde passionnant des arts asiatiques. Cliquez ici pour plus de renseignements.
Par le biais de documentaires télévisés
Les documentaires télévisés sur l’art asiatique sont malheureusement relativement rares. La plupart traitent d’art chinois, et se cantonnent à certains aspects de l’art, par exemple l’utilisation du jade ou l’art de l’estampe dans la Cité interdite. L’art asiatique est un domaine tellement vaste qu’il ne peut se prêter qu’à des documentaires spécialisés.
L’art d’extrême orient, parce qu’il regroupe une palette particulièrement large d’origines et de traditions, fait parfois peur à l’amateur. Pourtant, l’initiation à cet art, la découverte progressive des objets qui nous enthousiasment le plus, est véritablement passionnante. C’est un voyage précieux, à ne pas manquer. D’autant plus que les initiés seront ravis de partager avec vous leur passion.